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Par l’étude et le suivi automnal de la bécasse des bois (Scolopax rusticola) les chasseurs romands et tessinois apportent à la science une collaboration citoyenne indispensable à l’amélioration des connaissances et à la gestion durable de l’espèce.


Les données cumulées de chaque sortie de chasse recueillies depuis 2000 par les membres de l’Association suisse des bécassiers (ASB) permettent d’estimer l’abondance, la répartition en période migratoire postnuptiale et la phénologie migratoire/d’hivernage de l’espèce puis d’analyser sa structure démographique, les variations annuelles et les tendances.


En 2014, l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) décide de soutenir le "Projet national sur la bécasse des bois" qui inclut un suivi de terrain focalisé sur l’écologie et l’éthologie de l’oiseau, l’effet de la chasse, l’évolution des milieux, la prédation naturelle et le dérangement sur ses populations indigènes.
En 2021, plusieurs "Propositions de mesures de gestion cynégétiques" sont soumises aux Services cantonaux concernés et leur recommande de mettre en place des suivis d’efficacité.


Dès l’automne 2024, l’Application mobile ASB Béc@suisse, dont l’OFEV a contribué au développement, permet au bécassier de transmettre par simple clic et en temps réel les informations de terrain et d’alimenter une base de données nationale en renseignant :
- début et la fin de chaque parcours
- bécasse levée (vue ou entendue à lenvol)
- bécasse prélevée avec classe d’âge (Juvénile / Adulte). S’il n’est pas lecteur d’aile confirmé le chasseur coche NC (Non Classée) et prend deux photos (recto/verso) d’une aile déployée
- poids de chaque prise, indiqué après pesée au domicile.
- sexe facultatif car impliquant une autopsie
Sur son Application, le chasseur a accès aux comptes-rendus de ses parcours et à la carte des ICA par régions biogéographique (Jura, Plateau, Préalpes, Tessin).
Le (ou les) responsable scientifique ASB autorisé a accès, en cours ou en fin de saison, via internet, au tableur Excel recapitulant l’ensemble des parcours qui lui permet par tris et calculs de déterminer :
- ICA (indice cynégétique d’abondance) : nombre de bécasses levées au cours dune sortie de chasse type d’une durée standard de 3,5 heures
- ICP (indice cynégétique de prélèvement) : nombre de prélevées au cours dune sortie type
- âge-ratio : pourcentage des Juvéniles sur le total du prélèvement. Les NC sont prises en compte, en fin de saison par lecture des photos d’ailes transmises, par un lecteur officiel ou dans le futur grâce à l’IA (intelligence artificielle)
- sex-ratio si un nombre suffisant d’oiseaux est sexé
- poids moyen, minimum et maximum
- pression de chasse
Ces éléments sont travaillés pour être présentés en chiffres ou graphes par :
- canton, région linguistique (Romandie / Tessin), région biogéographique
- jour, décade, mois ou saison
- zone d’altitude
 
En fin de saison un bilan détaillé établi par le responsable scientifique ASB est mis à disposition de l’OFEV et des cantons où cette chasse est pratiquée ainsi que de la commission scientifique FANBPO (Fédération des Associations Nationales de Bécassiers du Paléarctique Occidental) qui regroupe les informations communiquées par les clubs membres (Espagne, France, Italie, Portugal, Irlande, Wales, Suisse …) pour produire un rapport scientifique global (FAROW) sur la dynamique de la population à l’échelle du continent.


Les cantons pourraient profiter de Béc@suisse comme outil de gestion cynégétique adaptative. Sur la base de sorties dès mi-octobre de bécassiers volontaires sur des parcours témoins prédéfinis (hors zones de reproduction) et le suivi de l’augmentation de l’ICA, la date d’ouverture pourrait être fixée non plus par un calendrier fixe aléatoire mais prendre en compte la présence d’allogènes avec un seuil ICA à convenir. Dans les zone de reproduction avérées l’ouverture pourrait être différée.